Jour 4 : en Croatie, escales prévues et halte improvisée, Zagreb, Plitvička Jezera et Zadar.

Départ de l'hostel vers 5h30. Il fait déjà jour et les rues sont loin d'être désertes.
Scène insolite en gare de Ljubljana, où à l'arrivée d'un train, les voyageurs descendent indifféremment des deux côtés, parfois au milieu des voies.








Dans un train direcion Zagreb et la Croatie, avec comme il se doit, des compartiments de six places, qui se vident et se remplissent d'individus aux degrés divers de somnolence.


 Au poste frontière de la ville croate de Dobova, la police croate succède à la police slovène pour un double contrôle d'identité ; la Croatie, alors depuis une poignée de jours dans l'Union Européenne, ne fait pas partie de l'espace de Schengen. Ce double contrôle d'identité (peu de cas est fait de ma carte d'identité française, qui intéresse beaucoup moins les dames et messieurs en uniforme que les passeports de mes compagnons du moment ; ils sembleraient que les relations diplomatiques entre la France et les pays slaves ne soient pas dans un état catastrophique), assortie d'une double (voire davantage) vérification des titres de transport sera désormais la norme jusqu'au retour dans la zone de libre-circulation européenne.

Un train. Coloré. Un peu.
Zagreb. De la gare ferroviaire à son homologue routière.

Très bref aperçu de la capitale croate, principalement de la grande artère peu piéto-phile reliant la maison des trains à celle des bus de ligne, après quelques explications glanées au poste d'informations touristiques de la gare.

Une fois le billet acheté, et après un peu d'attente (durant laquelle deux jeunes femmes essaient de convaincre les voyageurs d'acheter leurs créations), départ à 10h30 pour le parc national de Plitvička Jezera, et ses lacs (je vous laisse deviner la signification de jezera).
Une rivière, vue du bus.


Comme indiqué dans les guides, la mise en soute des bagages est payante (7 kunas, ce qui donne exactement 100 kunas en ajoutant le prix du billet, soit environ 13 euros).

Comme en France, nul n'attache sa ceinture, à l'exception du conducteur, qui accélère au orange et téléphone au volant. Comme en France.

C'est parti pour deux heures trente de trajet, dans une végétation verdoyante dès que l'on s'éloigne de la banlieue zagréboise (je crois y reconnaître des acacias, mais vu l'étendue de ma culture botanique, il y a fort à parier qu'on n'en pas trouve dans le pays). De nombreux arrêts ponctuent le voyage - cela évoque parfois un ramassage scolaire - et un monsieur se couvre l'épaule de son journal replié.

Arrivée à proximité de Plitvice. Après quelques cafouillages et hésitations - il y a plusieurs arrêts et plusieurs entrées avec une signalétique pas toujours optimale, le parc est là. Une des employées de l'accueil parle français, et répond aimablement et y mettant du sien (même si erronément à propos de l'existence d'un bus pour Gračac [ne me demandez pas comment ça se prononce, j'ai passé la journée à ne pas y arriver]). 80 kunas (en comptant une remise de 30 kunas pour les étudiants) pour accéder aux parcs, dans lequel on peut prendre les deux "lignes" de bateaux et le "petit train" de manière illimité.

S'en suit une visite express d'environ 3h30 avec dans l'optique d'attraper un bus (fantôme) pour récupérer ensuite un train de nuit pour retourner sur Zagreb.

Oh le joli train train !
Le parc des lacs de Plitvice est véritablement très joli, tant le paysage, le cadre environnant, que les lacs au bleu turquoise déconcertant, mais est très (trop ?) touristique. Tout est encadré, précisé au mètre près. De nombreux chemins sont aménagés en bois, la plupart des vacanciers présents sont habillés (et chaussés !) comme pour aller à la plage ; non sans raison, le parcours "standard" comprenant la montée en haut des lacs par le fameux petit train à roues, ci-contre, et la traversée en bateau du plus grand des lacs inférieurs (loin d'être désagréable).

Partant à contre-courant, des hordes de gens - dont de très nombreux francophones - se dressent face à moi dans ma quête des lacs supérieurs. Les poissons se déplacent également en troupeaux impressionnants et fréquents - je n'ai pas réperé de francophones mais peut-être est-ce faute d'avoir essayé...

Outre la couleur si particulière des étangs, la forêt est lumineuse - en particulier par rapport à celle du Triglav (même si les météos étaient fort différentes) et ses conifères.


En arrivant en haut, le truc bizarre du jour (enfin le deuxième) :

Parc national des lacs de Plitvice, Croatie.
Puisqu'il y a un "train", pourquoi ne pas le prendre pour redescendre ? Manque de bol, il vient de crever, assez dramatiquement, et le temps file. Une redescente assez frénétique interrompue par des prises précipitées de photos ainsi que par la romantique croisière évoquée plus haut se conclut par une abrupte remontée jusqu'à la station de bus, où j'apprends par le chauffeur qu'il n'y a pas d'arrêt à la ville où je comptais descendre.

Comme le suspens est à son paroxysme, trêve de palabres : profitez plutôt des lacs de Plitvice, pas trop trop moches. A vous de juger (en cliquant sur les photos si nécessaires) !

Une colline. Des arbres.
De l'eau (1).
De l'eau (2).
De l'eau (3).
De l'eau (4).
De l'eau (5).
De l'eau (6).
De l'eau (7). Et des fleurs. Et le ciel.
De l'eau (8). Et des arbres.

De l'eau (9).
De l'eau (10). Qui tombe.
Quelques mots échangés avec deux compatriotes se rendant à Zadar, sur la côté dalmate et, ne souhaitant pas passer la nuit à errer dans cette immense forêt au milieu de nulle part, je monte dans le même bus qu'elles.
Accueil peu aimable, et non anglophone. Une fois qu'on a payé, cela va étrangement un peu mieux. Ils sont deux, le chauffeur - qui conduit (!) - et son homme de main - qui jette les bagages dans la soute, fait payer et les annonces. Peu après que je suis montée, un policier - en uniforme et avec un sac adidas sur le dos, descend du bus [random fact powaa'].

Quelque part entre Plitvice et Zadar (1). Dans un bus.

Quelque part entre Plitvice et Zadar (2). Dans un bus.
 Quelques deux heures plus tard, ayant traversé des paysages largement dénués de vie humaine, y compris à quelques kilomètres de Zadar, voilà la gare routière.


Un (tout petit) peu perdue - essayer de trouver un hostel, un camping ? - je suis abordée à la descente du bus par plusieurs personnes me proposant des chambres à louer (une fois de plus, le Routard n'avait pas tout faux). Je commence par refuser lorsque consultant un plan de la ville, une femme m'accoste dans un anglais compréhensible. Je la suis chez elle, à quelques minutes à pieds des gares (très peu de trains circulent ici, terminus de la ligne Knin-Zadar, trois aller-retours par jour). Elle me montre une salle de bains, une cuisine et une petite chambre, pour 120 kunas la nuit, et m'indique comment me rendre à la plage (ce que je ne réussirai à faire que le lendemain matin) et les choses à voir au centre ville.


Entrée de la vieille ville de Zadar.

La vieille ville fortifiée de Zadar est remplie de rues étroites et de ruelles pittoresques pour l'oeil aiguisé du touriste, et est très touristique, avec néanmoins un certain cachet.

De multiples voix françaises se font entendre, non que cela soit incompréhensible : les conditions climatiques n'ont pas exactement l'air affreuse, le cadre n'est pas vraiment horrible, on peut s'y baigner, y prendre le bateau pour les îles faisant face à la ville, et la vie n'y semble pas atrocement chères - tarif standard pour une boule de glace et une part de pizza conséquente : 17 kunas, moins de 2,5 euros. De nombreuses boutiques ouvertes de 7 heures jusqu'à 22 ou 23 heures.


Quelques vieilleries.
La mer sous le soleil couchant.
Des nuages sur le soleil couchant.
Un port, après que le soleil est couché. A peine 21 heures.



Mars.
Coloré et clignotant. La fiesta quoi !
Le soir, beaucoup de monde en bord de mer, où se trouvent quelques "attractions", de la "musique" sortant d'orifices à même les dalles du bord de mer - probablement un jeu de vent et de tuyaux - et une représentation du système solaire - probablement assez récente si on considère que je n'ai pas trouvé Pluton (ou très possiblement c'est simplement que je n'ai pas cherché suffisamment loin) - éclairée par de la lumière emmagasinée dans la journée et propagée selon une coloration mouvante très disco.


Traversée de la ville au juché et retour tranquille jusqu'à ma chambre d'un soir, après le troisième événement improbable du jour : croiser quelqu'un que je "connais" en bord de mer, à Zadar. Un ancien professeur de sport qui ne m'a (heureusement) pas reconnue...
Publié le 13/11/2013.

1 commentaire:

  1. J'adore vraiment tes articles sur ce périple parfaitement improbable. Et tu as cette façon tout aussi improbable de le raconter, qui ne fait qu'accroître son charme.
    Sache que c'est passionnant et que ça donne envie de tenter l'aventure, d'aller outre les craintes.
    En attente de la suite :)

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