Jour 7 : escapade monténégrine, destination Kotor.

Après deux jours d'attente et de trains, voilà qu'arrive une des meilleures journées du voyage.
Le train de nuit était bien rempli, avec une alternance de températures trop froides et trop chaudes, fréquemment arrêtés (au moins trois contrôles d'identité et autant de titre de transport).

Les passages vus des rails sont magnifiques : descente des montagnes vers la capitale Podgorica puis traversée du lac séparant Crna Gora (le nom local du pays local) de l'Albanie, le Skadar, pour arriver sur la côté méditerranéenne, avec ses stations balnéaires (et ses cohortes de taxis), jusqu'à l'ultime arrêt, à Bar - sur le coup de 9h30, avec deux bonnes heures de retard sur l'horaire annoncé.

Le jour se lève peu après 4 heures, révélant une région montagneuse, rocailleuse - bien différente des reliefs slovènes - de gorges et de lacs. Pas très surprenant lorsque l'on sait que Crna Gora peut se traduire par "montagne noire".
La voie ferrée serpente le long de cours d'eau, emprunte des ponts hauts perchés et d'innombrables tunnels (littéralement des dizaines, probablement plus d'une centaine) dans une atmosphère sauvage et colorée, comme davantage de voyageurs viennent contempler le décor par les vitres du train.

Montagnes monténégrines vues du train.

Un pont au milieu des montagnes monténégrines vues du train.

Une rivière au milieu des montagnes monténégrines vues du train.

Une rivière au milieu des montagnes monténégrines vues du train, et un bout de fenêtre.
Nous finissons par arriver en vue de la capitale Podgorica, qui rappelle - si besoin était - que nous sommes dans un pays - seulement indépendant depuis 2006 - dont le PIB par habitant est plus faible que ceux du Costa Rica, du Kazakhstan, de l'Iran, de la Bulgarie ou de la Malaisie.

[Un peu plus d'informations et de photos de cette ville dans l'article suivant.]

En gare de Podgorica.
Après une pause à la durée conséquente, c'est reparti vers le Sud. Assez rapidement, le train se retrouve entre eau, nénuphar, et marécages : c'est le lac frontalier de Skadar.

Entre nénuphars et montagnes, Skadarsko Jezero.

Entre vieux bâtiments, poteaux électriques et rochers, Skadarsko Jezero.

Entre compartiment de train et bâteau de pêche, Skadarsko Jezero.
Une autre facette de ce petit pays si polymorphe apparaît alors, en même temps que l'Adriatique dans laquelle baignent des villes artificielles, à l'instar de Sudomore, à partir de laquelle le train longe la côte.

Arrivée sur Bar, ville au potentiel de blagues douteuses infini.
En gare de Bar, il y a davantage de taxis que de personnes venues accueillir les voyageurs.
La ville et les envions ne m'inspirent pas vraiment ; étant donné le relief chaotique et le peu de lignes de train, l'opération "trouvage de la gare routière" est lancée, en compagnie de deux suissesses revenant de Grèce et de Bulgarie (mon accent anglais est vraiment terrible, il ne leur a pas fallu deux phrases...).

Faisant la queue devant les guichets, pour y acheter un ticket de bus pour Kotor, une quinqua- ou sexagénaire m'aborde et me demande d'où je viens. A peine lui ai-je répondu qu'elle commence à m'entretenir de Morgan Schneiderlin, milieu du terrain français du club de football de Southampton, en Angleterre, et de son incompréhension devant son manque de reconnaissance dans son pays d'origine. Son mari revient avec les informations qu'il était parti quérir et ils s'éloignent.

Alors que je patiente à la gare routière, un gamin arrive en vélo et fait le tour des présents, quémandant de l'argent, et effectue une course (un paquet de cigarettes) pour un des clients du bar adjacent.

La côte monténégrine, à travers la fenêtre, à peine transparente, d'un bus.
Après un peu moins de deux heures de somnolence en longeant la mer, arrivée à la fameuse Kotor.
Kotor, sa baie, sa citadelle en morceaux, sa vieille ville, classée au patrimoine mondial de l'UNESCO, et ses pinces à linge géantes, qui n'en font pas encore partie.

Trêve de palabres.

Un truc religieux et des cailloux sur une colline.

Une poubelle rose.

Des vieilleries.

Kotor, dans toute sa splendeur (1)

Kotor, dans toute sa splendeur (2)

La vieille ville, triangulaire, vue de haut.

La vieille ville, triangulaire, vue de moins haut.

Du linge un tantinet disproportionné.

Les restes de la citadelle, autre vue.

Au fond de la baie.

La random photo du day.
Sitôt arrivée, sitôt lancée dans la recherche d'un hébergement avec le concours de l'office de tourisme puis du responsable du premier hostel, complet, auquel je m'adresse.

Ceci étant fait, il y a au-dessus de la cité des fortifications qui ne demandent qu'à être gravies, surtout vers 14 heures sous un soleil assez ensoleillé. 3 euros (la monnaie du pays, bien que non membre de l'UE ni, par conséquent de la zone euro) et quelques dizaines de minutes plus tard, la vue sur Kotor, la baie et les montagnes environnantes est sublime. Descente rapide pour essayer de pallier l'oubli de la crème solaire dans mon sac, en bas.

Exploration de la ville, qui a indéniablement un certain cachet - même si très touristique - puis recherche d'un supermarché - via le marché où mon interlocuteur refuse de me vendre moins d'un kilo de figues (à 1 euro le kilo).

En début de soirée, une discussion s'engage avec un couple français de journalistes (sur mes compagnons de chambrée ce soir-là, une seule n'a pas le français comme langue maternelle), elle va débuter à La Croix alors que lui est caméraman pour BFM TV, et se poursuit autour d'un verre dans un bar voisin. Un moment bien sympathique à parler de voyages, de leur expédition du jour vers le mont Lovcen (dont l'accès pédestre est inconnu des locaux qui leur proposent de les amener au sommet en voiture !) et de leur expédition du lendemain, autour du lac Skadar.

De retour dans ma chambre, j'y rencontre deux frères québecois (quel affreux accent !) et une australienne de Melbourne partie seule explorer trois continents en deux mois. La discussion qui en suit, entre un étudiant en tourisme canadien, une australienne ayant sur plusieurs bateaux de croisière - dont le Queen Mary 2 - et moi [on fait avec ce qu'on a sous la main, désolée !] fut mémorable, entre comparaisons des systèmes éducatifs, des différentes monnaies, discussions sur l'Union Européenne, la zone Euro et l'espace Schengen, échanges de conseils de voyages, récits d'expérience, dans la chambre puis à la terrasse d'un café, sans oublier la contribution du petit frère et les applications des smartphones des deux américains.

Arrive l'heure d'aller dormir, le lendemain sera une nouvelle journée de bus et de train pour sortir du cul-de-sac ferroviaire qu'est le Monténégro.
Publié le 15/01/2014.

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