Jour 8 : demi-tour, vers la Bulgarie, via Podgorica et Belgrade.

Au petit matin, départ de la gare routière de Kotor, direction la capitale, Podgorica, environ 160 mille âmes.

La variété des paysages est assez époustouflante, particulièrement lorsque l'on prend en compte la modeste superficie du pays. De splendides aperçu des montagnes surplombant Kotor, ainsi que sur le lac de Skadar, encore lui.

Quelques regrets de ne pas rester dans ce pays un jour de plus font surface, mais la décision est prise, ce sera le trajet retour vers Belgrade (et une bonne dizaine d'heures de train) qui occupera l'essentiel de la journée.

De l'absolue platitude de Crna Gora. (Et de ma faculté inouïe à prendre des photos penchées. Et de ma flemme hallucinante quand il s'agit de rectifier ça.)

De l'hallucinant gigantisme de Crna Gora et du lac de Skadar.

Descente vers la capitale.
 Une grosse heure à tuer, à Podgorica, en attendant le train. Un peu court pour dénicher le centre ville, assez long pour une petite promenade, quelques photos et l'achat d'un burek, spécialité répandue dans tous les pays balkaniques que j'ai traversés (ne me demandez si c'est comestible, je ne l'ai finalement pas mangé).

Petite curiosité, croisée ici et là, les annonces de décès affichées sur les arbres à des points stratégiques de la ville. La plupart des photos qui suivent étant auto-explicatives, me taire semble une bonne option.

Rubrique mortuaire sur papier bien vivant.

Podgorica, depuis un pont.

Podgorica, depuis un parc.

Un bus, en parfait état.

Podgorica, ses taxis et ses immeubles.

Burek.
 Le train est plein, et n'ayant pas de réservation je passe les premières heures, debout, dans le couloir, à compter les tunnels et regarder les poteaux défiler puis la frontière serbe approcher. Ci-dessous, le poste frontière le plus étrange que j'ai eu l'occasion de voir, un monastère, au bord des rails, au cœur des montagnes.

Poste frontière serbo-monténégrin.
 Quand je trouve une place assise, c'est en la compagnie de trois locaux, une mère et son fils d'un côté, une jeune homme de l'autre, et d'un ingénieur mathématico-biologiste travaillant en Allemagne. L'ambiance est conviviale - nous sommes presque contraints, par des assauts gestuels répétés de la mère de famille, de manger des bonbons à la menthe (au demeurant pas mauvais) - et des bouts de conversation s'engagent, parfois d'un surréalisme consommé.
Le jeune serbe dessine des prototypes de voiture et demande des conseils à l'allemand sur comment réaliser ses projets ou à qui envoyer ses croquis. Je me retrouve à lire l'ébauche d'article de l'ingénieur - lire ne voulant aucunement dire comprendre - sur lequel il me demande mon avis (son texte traite de l'optimisation de phénotypes, de probabilités et autres joyeusetés assimilés). Ou comment se retrouver à faire (semblant de faire) des maths lorsqu'on s'est promis de ne pas y toucher pendant deux mois !

Maisons, vues d'un train.

Dehors, vu d'un train.
Le trajet est rythmé par les très fréquents contrôles. L'apprenti dessinateur qui vient de descendre s'est quasiment fait adopter par ses deux compatriotes. Avec l'ingénieur munichois nous faisons étalage de nos brillantes connaissances linguistiques - son français et mon allemand. La madame serbe a prévu de quoi tenir un siège et nous proposent des biscuits apéritifs.
Finalement, vers 21 heures, avec une heure de retard, revoilà la gare de Beograd. Le monsieur francophone est encore derrière son guichet, même si cette fois il ne peut me dépanner car il est trop tard pour faire une réservation pour une couchette (dormir un peu j'aurais aimé).

J'erre dans la gare à la recherche de quoi me sustenter lorsque je suis interpellée par des "Hello !". Lorsque je finis par me retourner devant la persistance de la chose, j'ai la surprise de retrouver le couple norvégien rencontré dans le train entre Zagreb et Belgrade deux jours auparavant. S'en suit une conversation animée à propos de nos découvertes respectives des derniers jours. Ils se rendent également à Sofia et me rassurent sur mes perspectives de trouver de la place dans le train.

Dans mon compartiment, un journaliste danois couvrant le Moyen Orient et les Balkans, dépêché à Sofia en raisons de protestations, et de deux jeunes interrailleurs germanophones débarquant avec des biscuits salés et du vin serbe. Un est allemand et a sa famille en Bavière, l'autre vit en République Tchèque et est originaire d'Egypte. Une conversation bon enfant se développe puis devint davantage sérieuse lorsque la crise égyptienne est abordée. Les deux jeunes parlent vite, fort et allemand (avec une conviction plus ou moins religieuse) pendant de longues heures avant que les choses ne se tassent.
Publié le 17/01/2014.

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