Jour 20 : cascade de trains, via Neuschwanstein et Hohenschwangau.

Un périple assez improbable (pas moins de trois bus et huit trains dans la journée) commence, avec un gros coup de chance (ou de méticuleuse préparation ! il est fréquent que les trains partent 23 minutes plus tôt qu'initialement prévu) à 4h25, et non 4h48 comme annoncé sur les fiches horaires.

Trajet d'approche.
Direction, dans les montagnes, tout proche de la frontière autrichienne, les fameux châteaux de Neuschwanstein, oeuvre du fanstasque Louis II de Bavière, et Hohenschwangau, construit par son père, Maximilien II, via Buchloe, Biessenhofen, Füssen et une combinaison de trains et bus de diverses compagnies.

Dans la queue. Horaires des visites guidées. Et autres détails.
L'endroit est évidemment très touristique - on y croise de nombreux français (dont certains râleurs et/ou bruyants), beaucoup d'hispanophones et surtout énormément d'asiatiques (un groupe de jeunes mongols par exemple) ; conseillée par des gens fort avisés, je suis arrivée avant l'ouverture des réservations, à 8 heures : je ne patienterai que 30 minutes dans la queue, pour une visite (forcément en groupe, guidée), avec un audio-guide français à 9h35, du château de Neuschwanstein, le plus spectaculaire ; plusieurs formules sont proposées et entre autres pour des raisons de temps, j'opte contre une visite du château jaune d'Hohenschwangau.

Le château de Neuschwanstein. Avertissement : vous n'avez pas fini de le voir, si vous continuez la lecture de cet article.

Le château sépia de Hohenschwangau. Avertissement : il se peut que vos yeux se reposent dessus dans la suite.
Montée à pieds (alternativement, c'est possible en calèche ou en bus ; ce n'est pas forcément plus rapide) vers le blanc château, au cadre sacrément impressionnant, entre lacs, villes et montagnes.

Vue depuis le château de Neuschwanstein.

"Quelques" photos de cette célèbre masure :







 Direction ensuite, avec empressement le Marienbrücke, un pont offrant un point de vue assez enviable sur l'ancienne demeure du fou rou de Bavière.

Le Marienbrücke, au milieu des arbres et des falaises.
Sauriez-vous nommer (et épeler le petit nom de) ce château ?

Quid de celui-là ?
Vous le reconnaissez ?
 Un escadron de soldats trainent dans les parages, visiblement en partance pour de la randonnée, pris en photos par les cohortes de touristes qu'ils tentent de fendre. Que d'héroïsme !
 
Le revoilà, depuis le pont.

D'un peu plus près.
 De retour dans la cour du château à temps pour passer le portillon automatique, monter au premier étage (très haut) et recevoir un truc qui ressemble vaguement à un talkie-walkie, sur lequel on peut éventuellement brancher des écouteurs, et qui fait office d'audio-guide.

On ne peut malheureusement (vraiment ?) pas prendre de photos de l'intérieur de l'édifice.
Bien que la visite soit assez courte (guère plus d'une demi-heure), que l'on soit poussé par les groupes qui arrivent en suivant, elle vaut largement le détour, ne serait-ce que pour apprendre que le monarque chaussait du 41. On admire la démesure et le monde de Louis II, entre somptueuse salle des chanteurs dans laquelle nul ne s'est jamais produit, grotte éclairée et encore chambre à coucher, avec son lit à baldaquins.

Tous les murs sont décorés, le style variant du roman au gothique en passant par des inspirations venant de sources aussi variées que le bouddhisme, les légendes nordiques, les épopées médiévales, l’œuvre de Richard Wagner ; on observe une claire volonté de glorification du Moyen-Âge, le roi s'identifiant tout à tour à son saint patron, St Louis, et à Perceval, héros moyenâgeux au cœur pur.

Incidemment, je retrouve dans mon groupe de visite la quasi-intégralité des personnes à qui j'ai adressé la parole au cours de la journée (avec la notable exception du monsieur derrière le guichet), du trio chinois qui était déjà du train depuis Munich aux deux groupes de français croisés respectivement en attendant dans la queue et en arrivant au château.


Puisqu'il y a un truc jaune un peu étrange juste en face, autant aller y faire un petit tour...



... et en profiter pour longer le lac en contrebas.



Et un dernier cliché pour la route, avec le château de Hohenschwangau perché sur son rocher.

L'est pas mignon tout plein ?
Redescente en bus jusqu'à Füssen, puis train en direction de Munich. Comme à l'aller, fréquents coups de klaxon du train qui slalome entre les vaches et les forêts, avec des sommets enneigés en arrière-plan. L'Allemagne profonde...

Et que dire des panneaux allemands ? Pas grand chose.

Attention, il peut être dangereux de se pencher en arrière sur un quai rouge lorsqu'un train rouge pointe le bout de son nez.

Si vous continuez, c'est avec les bras collés le long du corps. Sinon, il y a penalty.
Peut-être l'exemple le plus frappant de la liberté de mouvement qu'offre le pass InterRail : se rentrer compte quelques secondes avant d'entrer en gare de Buchloe, avec un retard d'une dizaine de minutes, qu'un train passant incessamment sous peu permettrait de gagner un peu de temps ; traverser le quai pour attraper le dit train qui est juste en face ; ne pas avoir à se soucier d'un quelconque billet...
Faire et défaire le monde à coup d'horaires de trains et de changements foireux est assez jouissif, particulièrement quand ça fonctionne.

Direction Augsburg donc, puis Stuttgart, puis Karlsruhe, avec des correspondances très serrées et la chance inouïe que toutes soient à l'heure.

Les trains de jour allemands, confortables, spacieux, informatifs (fréquemment on y trouve un guide voyage avec les correspondances possibles), avec un réservation très éventuelle de 4 euros sont idéaux pour l'interrailleur alors qu'ils sont (très) chers pour le voyageur allemand lambda. Si l'on a des bons plans pour la nuit (l'hébergement est assez onéreux, tout comme les trains de nuit), la rentabilisation du pass est très rapide.
Au contraire de la France, où les TGV coûtent, même avec ce précieux sésame, plusieurs dizaines d'euros à un interrailleur étranger, les trains nocturnes ne sont pas donnés non plus et l'offre d'hébergement de type hostel est assez restreinte ; c'est étonnant que l'on croise encore des gens effectuant ce genre de voyages !

Quelques divagations supplémentaires :
-> il y a des GPS à trois échelles dans les RJ autrichiens, en plus de l'affichage de la vitesse et de l'heure estimée d'arrivée (et de la pub pour ÖBB, un truc en commun avec la DB) ;
-> un réseau social bien connu a des mesures de sécurité assez particulières, comme nombre d'entre vous le savent probablement déjà : pour se connecter depuis un ordinateur inhabituel, il faut connaître ses amis (quelle drôle d'idée !) ;
-> la clientèle des hostels est très variable d'un pays et d'une ville à l'autre. Dans les grandes villes est-européennes, davantage sont là pour du tourisme basique, du shopping ou des soirées branchées (parfois humides) ; plus à l'est et au sud, on croise plutôt des gens partis à l'aventure.

Le cinquième train depuis être reparti de Füssen m'amène jusqu'à Offenburg, en compagnie d'une famille francophone (avec une gamine insupportable) jouant à la belote puis au Uno.

Et finalement, revoilà la France, avec la traversée du Rhin, et la descente à Strasbourg, au terme d'une journée haletante.
Publié le 01/07/2014. 

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