Jour 5 : Zadar, suite et fin. Attentes et trains croates.

Autant prévenir d'emblée, cette journée ne fut pas exactement passionnante ou pleine de rebondissements.

Quoiqu'elle commença par un bref réveil vers trois heures du matin, causé par des éclats de voix provenant probablement de la cuisine adjacente à la chambre dans laquelle je passais la nuit. Preuve que je n'hallucine pas complètement, de la lumière passe sous la porte alors que j'avais consciencieusement éteint avant d'aller me coucher. Rationnellement ou irrationnellement, j'ai carrément la frousse.
Ce qui ne s'arrange pas quand quelques minutes après que le silence est retombé, je m'aventure dans la pièce encore éclairée et jusqu'à la salle de bains où, à ma consternation, des habits que j'avais laissé à sécher ont disparu. La fin de la nuit est assez chaotique.

(NB : en Croatie comme en Slovénie et dans les pays voisins, il fait en juillet jour à 5h30 et nuit vers 21h30, ce qui peut se révéler un peu déroutant.)

Dès que l'heure me semble suffisamment avancée pour m'esquiver, je vais rendre les clés et quelques questions plus tard, il s'avère que la propriétaire des lieux avait tout simplement étendu mes pauvres fringues dans un endroit qu'elle jugeait plus appropriée.


De Zadar, pour se rendre au Monténégro par voie ferroviaire, il faut descendre au sud-est vers Knin, y prendre un train vers le nord pour Zagreb, puis aller vers l'est jusqu'à Belgrade et enfin vers le sud pendant une dizaine d'heures. Un total d'une bonne trentaine d'heures sans comptabiliser les correspondances, rendu complètement effarant par la consultation d'une carte, et résultat tant des conflits qui ont décimé les Balkans que de l'état déplorable du réseau ferroviaire croate, abandonné à la chute du régime communiste dont le train était vu comme un des symboles.

Il y a trois aller-retours par jour entre Zadar et Knin, dont celui m'intéressant en début d'après-midi.


Petit tour du port de la vieille ville, entre bateaux de pêcheurs fraichement rentrés en plein déchargement de poissons, transporteurs de tailles diverses - pour personnes comme pour véhicules et abondance de propositions d'excursions en mer ou sur les îles environnantes.
Certains s'adonnent à la plongée au tuba quand d'autres recherchent des coquillages au milieu de rochers.

De l'eau devant une île.



Un bateau. Sur l'eau.
Un lecteur et pas de lecteur.
Une piste de danse disco. Tendance au crépuscule.


 
Quelqu'un à moitié sous l'eau. Avec un tuba.




Quelques heures d'attente à la gare, assez lugubre, en compagnie de deux francophones, probablement québecoises et de quelques autochtones aux échanges continûment un peu sonores.

Et le train.

Un long train tricolore.

Une cabine de bord.
L'intérieur d'un long train tricolore.

 24,40 mètres de long, d'intérieur assez spartiate.

Et le subséquent trajet entre trains, entre côté dalmate, collines et gares fantômes.
Une ou deux poignées de voyageurs dont un monsieur transportant deux pneus et le contrôleur qui jouant sur son téléphone - pas comme si il avait un boulot conséquent à abattre, ceci étant dit...

Confirmation qu'effectivement le train est un moyen de transport complètement désuet dans cette partie du pays. De nombreux panneaux S et de feux bicolores provoquent presque autant d'arrêts sur la voie, comme si priorité était donnée aux automobilistes. On dépasse rarement les 40 kilomètres par heure, avec des pointes vers 60. Les gares, lorsqu'elles existent sont - à de très rares exceptions près - des bâtiments désaffectés auxquels on accède par un sentier ou une piste. Le bruit de la ventilation est assez impressionnant.

Par ailleurs, le paysage est très agréable, au milieu des montagnes après être parti de la côte ; en particulier, la partie finale remontant la Krka est sauvage au possible.


La plaine, vue d'un peu plus haut.
Une vitre, des rails, des arbres, de l'eau et une île.

Une gare. Vid(é)e.

Un caillou sur une colline.



























Arrivée à Knin vers 17 heures, et départ du train de nuit pour Zagreb peu après 22 heures.
Visite express de la ville, surplombée par des fortifications du XIème siècle que je décide d'ignorer. Ici, c'est beaucoup moins touristique et des maisons délabrée/abandonnées côtoient la caserne des pompiers - apparemment des amateurs de basketball - et des commerces en tout genre.
Il y a bien un office de tourisme mais compte tenu de la proximité du parc national de Krka, l'absence de complexes hôteliers est assez surprenante ; à noter néanmoins la présence d'un café "C'est la vie !".

La Krka, pas trop trop moche.
Un truc religieux.
Une façade, pas très rose.


Knin est un centre névralgique ferroviaire.
Sur le parvis de la gare, les gamins et gamines de la ville mangent des glaces, font du vélo (parfois les deux simultanément) ou jouent avec des ballons (le jeu en vogue ce soir là ressemble à du volley avec le droit à un rebond et autant de touches que nécessaires.
Les parents, assis sur les bancs environnants, observent (et parfois dégustent eux-mêmes une boule de glace achetée pour cinq kunas au bar voisin) ; cette ambiance bon enfant se prolonge dans la pénombre tombante pour ne se dissiper que peu avant 22 heures.

Temps d'aller sur le quai, attendre le train, ponctuel, qui ne tarde pas à faire son apparition.
Compartiments classiques à six sièges bien plus confortables malgré leur rectitude que leurs équivalents français inclinés. Surtout à seulement deux dans le dit compartiment.

Le parvis de la gare.
Publié le 24/11/2013.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire