Jour -1 : avant toute chose, un commencement (et quelques éclaircissements).

(édit du 1er juillet 2014 : afin d'inverser l'ordre des articles, les dates de publication théoriques s'en retrouvent bouleversées. Navrée du dérangement occasionné.)


[Si vous trouvez les photos trop petites, quel que soit l'article, cliquez-dessus !]

Raconter ma vie étant une de mes activités préférées, vous trouverez ici un espèce d'aperçu/compte-rendu/récit/journal de bord/résumé/album photo/bêtisier de quatre semaines de vadrouillage, très majoritairement en train, en Europe de l'Est.
Plus ou moins brièvement, seront évoqués la France, la Suisse, l'Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Serbie, le Monténégro, la Serbie, la Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie, la Slovaquie, la République Tchèque, l'Allemagne, l'Autriche, l'Allemagne et la France. Parfois très brièvement.
[Et non, du fait des monténégrins, il ne faut pas de "e" à "évoqués".]


Périlleux périple effectué de fin juin à fin juillet, munie d'un pass InterRail.
Autrement dit, un petit bout de papier tout fragile (ET son indispensable couverture sur laquelle il faut renseigner tous les trajets) permettant d'emprunter de manière illimité et très souvent gratuite (ou à tarif très modique) la très grande majorité des trains dans le ou les pays sélectionnés, hors pays de résidence.

Pour les détails, le site officiel de la chose est , et un site très pratique pour planifier un éventuel voyage, avec abondance de conseils, de bons plans et autres utiles bricoles, Raildude, se trouve ici.


Outre un pass InterRail 30 jours couvrant 30 pays (sauf, donc, la France), quelques habits (rincés lorsqu'un lavabo et/ou une douche se présentaient, puis mis à sécher sur mon sac jusqu'à ce que le soleil accomplisse son office), un duvet, un tapis de sol et une tente (qui n'ont servi qu'à une seule occasion), et quelques bricoles qu'un vadrouilleur se doit de ne pas omettre de son paquetage, j'ai promené un mini-guide de conversation (que j'ai au final très peu utilisé, au-delà de "bonjour", "au revoir", "merci", et encore), quelques cartes de cette partie du monde, et surtout l'European Rail Timetable de Thomas Cook.

La Bible (2)
La Bible (1)













Il regroupe les horaires de tous (ou presque) les trains de tous les pays d'Europe (plus certaines autres lignes), et est par conséquent une mine d'informations extraordinaire et d'une utilité incomparable quand lancé dans ce genre d'aventure sans idées très claires et minutées du parcours (et si tout est planifié, la chose perd, selon moi, dramatiquement de son intérêt). Quelques très légères inexactitudes de ci de là, et en prendre la mesure n'est pas forcément évident initialement, mais quel investissement !

Au niveau des papiers, en essayant d'être aussi minimaliste que possible : carte d'identité, suffisante pour les ressortissants français dans tous les pays européens (UE ou pas UE, espace Schengen ou pas espace Schengen), à l'exception de l'Ukraine, de la Biélorussie et de la Russie, carte européenne d'assurance maladie, carte d'étudiant ISIC (pour des réductions de quelques centimes à plusieurs euros), et accessoirement une carte bleue. Le tout dans une poche ventrale dissimulée sous les habits.
Un porte monnaie, un téléphone portable première génération et une montre faisant réveil complétaient l'arsenal.


Quelques idées de trucs à voir et de choses à faire dans la tête et sur un bout de papier ; très peu de pistes pour des lieux où passer les nuits, un sac sur le dos et un appareil photo à la main.

Avant toute chose, un commencement.

Publié le 19/09/2013.

Jour 0 : trajet d'approche et escale marseillaise.

Pour simplifier les choses, postulons que le premier train, et le symbolique début de l'excursion, est un TER, ou train express régional, en direction de la gare de Marseille St Charles.
Un court trajet alternant tunnels obscurs et panoramas lumineux, avec à gauche la garrigue caillouteuse et tortueuse, à droite la Mare Nostrum, ses falaises et ses plages.

L'arrivée à proximité de la plus vieille ville de France, au-delà de la mer, au pied des collines, est spectaculaire. Du parvis de la gare, la vue sur la cité phocéenne - capitale européenne de la culture en 2013 - est impressionnante, dominée par la basilique Bonne Mère sur son piton rocheux.


A l'intérieur, au centre de la gare, entre les boutiques et les quais, un piano, à libre disposition des voyageurs. Les notes hésitantes résonnent dans le calme du crépuscule.

Une gare, un train.

Après cette brève halte, un train de nuit vers Mulhouse - le seul préalablement réservé - sur un siège incliné ; nuit chaotique en perspective.

Publié le 19/09/2013.

Jour 1 : de Mulhouse à Zurich, via Lucerne

 Après avoir somnolé pendant quelques heures, la fin du trajet est ponctuée par d'épars lambeaux de brume et les premières percées du soleil dans la bucolique campagne du nord-est de la France.

Comme quoi, il ne fait parfois pas trop mauvais dans l'est.
 Arrivée à Mulhouse, dernière escale française, et premier repérage inopiné d'interrailleurs. Deux gars par-ci, trois jeunes norvégiennes par là. Tout ce beau monde, et moi, monte dans un train, français, direction Bâle. La Suisse, très suisse, pointe le bout de son nez avec ses paysages verdoyants, vallonnés mais pas abrupts, parsemés d'étendues d'eau.

Très peu de traces françaises dans la gare germanophone, y compris aux guichets de la gare où mon interlocutrice parle anglais alors que j'essaie de réserver un train nocturne vers la Slovénie pour le soir-même.

La fameuse couverture.
Et là, c'est le drame. Mais genre, le drame.

Le précieux sésame.
 Après avoir disparu pendant de très longues minutes avec le bout de papier ci-dessus (à gauche), elle revient et m'explique tant bien que mal qu'étant donné que je n'ai pas le papier de droite (la fameuse cover nommé sur le pass), il n'est pas valable et qu'elle ne peut me délivrer la réservation que je souhaite.

Comme ce papier vert (à droite) n'est absolument pas personnel et n'est en fait qu'un formulaire où renseigner quelques informations et les trains empruntés dans le but de le renvoyer à la société InterRail pour les informer des trajets effectués, je l'avais considéré, un peu hâtivement, comme totalement inutile, et laissé chez moi. Je l'ai récupéré, environ trois semaines plus tard.

Non, je n'étais absolument pas abattue et paniquée. Absolument pas.


Train à destination de Zurich, d'où part le train de nuit m'intéressant.
Le contrôleur qui passe à la suite d'un petit bar ambulant ne trouve aucun problème avec mon pass et me le rend d'un bref "OK". Et aucun problème une fois à destination pour obtenir cette réservation, sans avoir à présenté aucun bout de papier autre que des francs suisses.

Direction Lucerne, charmante ville conseillée par deux amies - qui se reconnaîtront si jamais elles passent par là ! - via le lac de Zug, apparemment très prisé des locaux, et quelques tunnels.

Lucerne/Luzern, vue d'une de ses tours.

Un pont couvert piéton en bois enjambe l'embouchure du lac mitoyen et un chemin de ronde s'offrent aux visiteurs. Possibilité de monter dans les tours surplombant la vallée - et d'y érafler son tapis de sol.
Au bord d'un lac et au milieu des montagnes, probablement un lieu de villégiature fort apprécié.
Oui, débiter des platitudes pour ne pas simplement insérer photo après photo dans un article est un art à part entière.

De l'eau et des bateaux.
Un pont. Couvert. Piéton. En bois. Pas moche.









Prochain arrêt : le musée/jardin des glaciers.
On y découvre en vrac le fonctionnement des glaciers (ceux des montagnes, pas des plages), par l'expérience, que -20°C, c'est un peu plus froid que 0°C et la chambre à coucher restauré du découvreur local de restes glaciaires.

Ainsi qu'une étrange expérience ayant pour visée de démontrer une thèse jadis novatrice sur la création des cavités glaciaires. Il semblerait que, tout compte fait, elles ne soient pas le produit de la rotation d'un caillou...

Un caillou qui tourne, qui tourne.
Beaucoup de pieds.

Pour finir, un labyrinthe des glaces (ni celles des montagnes, ni celles des plages, mais celles des salles de bains) où la schizophrénie de tout un chacun laisse libre cours à son imagination.


Retour à Zurich, et embarquement vers l'est en compagnie de gens parlant une langue que je ne sais identifier, peut-être du roumain. La nuit sera longue.
Publié le 20/09/2013.

Jour 2 : de Jesenice à Bled, en passant par le massif du Triglav.

La nuit fut longue.
Et assez cocasse.

Le bruit et la chaleur rendirent pendant de longues heures vaines toute tentative d'endormissement.
S'en suivirent des échanges de regards, de sourires, de grimaces, d'oreillers, de peluches, de dénégations et une tentative avortée d'offre de Pringles  avec la gamine (à vue d'oeil entre 5 et 10 ans) partageant avec moi le haut du compartiment, au grand dam d'une des personnes la chaperonnant. A l'étage intermédiaire, un couple de jeunes allemands qui, eux, se faisaient passer une bière.

Le contrôleur avait gardé mon pass pendant la nuit et me le rend peu avant l'arrivée à Jesenice, en Slovénie, où après quelques hésitations (ainsi que quelques courses et un brossage de dents [passionnant, n'est ce pas ?]) c'est parti pour un train vers le village de Bled (ça ne s'invente pas) et plus précisément la gare de Bled Jezero (jezero signifie "lac" en croate).

Bled et son jezero.
 Un petit footing matinal pour rejoindre le village et attraper un bus vers le lac de Bohinj et le parc national du Triglav (le plus haut sommet slovène) est suivi par une randonnée allant à l'encontre de toutes les "règles". En solitaire sur un chemin inconnu, sans cartes autres que des photos des panneaux, avec un sac bien trop lourd, sur des chemins ni vraiment balisés ni vraiment fléchés, sous un ciel à la couleur douteuse, et avec des chaussures pas exactement adaptées au terrain. Deux personnes croisées en plusieurs heures de marche, à travers une forêt à l'ambiance assez oppressante, surtout lorsque l'on a en tête des mises en garde vis à vis des ours slovènes...


Le début, dans une zone étrangement payant, était plutôt sympathique, au bord d'un torrent, vers Most Nice.
Qui ne veut pas dire ce que vous pensez. J'ai découvert beaucoup plus tard - à Prague en fait - que most voulait dire "pont" dans toute une flopée de langues européennes...

A Most Nice river.


Under Most Nice water.

















Après une intense période de montée, débouché au niveau d'un village non mentionné sur les plans susmentionnés.

Le massif du Triglav. Sous les nuages.

Vue du haut de la forêt.


Après une redescente qui se transforme vite en marche pénible sur une piste/route goudronnée, au plus grand bonheur de mes pieds, retour au point de départ, non sans avoir fait un bout de chemin avec une jeune femme revenant de quelques jours de trek dans les environs. Le soleil pointe le bout de son nez sur le lac de Bohinj.

Des montagnes et des forêts de conifères.

De l'herbe jaune. Des pins. Des cailloux. Des animaux. Du ciel. Des nuages.

Le jezero de Bohinj.
 Retour à Bled peu après 19 heures. Temps de s'inquiéter d'un lieu où passer la nuit.
A la descente du bus, l'employé régulant la vente des tickets me renvoie vers ses collègues de l'échoppe adjacente de location de rafting, qui dès que je leur expose ma situation, s'empresse d'appeler une de leurs connaissances pour me réserver un lit. Il s'agit d'un hostel (j'ignorais totalement ce que c'était à l'époque. Peut-être le mot local pour hôtel ?), le Jazz Hostel.
Accueil fort sympathique du gérant qui s'improvise de lui-même guide touristique. Deux filles partagent ma chambre, y compris une autrichienne vivant en Angleterre (random fact powaaa').

Bled et son lac sont très agréables en début de soirée.

Où comment boucler la boucle. Le lac de Bled.

Publié le 25/09/2013.


Jour 3 : d'un Bled à la capitale, suite de l'excursion slovène.

Un bus suivant une route interdite aux piétons plus tard, et voilà la gare de Lesce Bled, à l'opposé par rapport au village de celle de Bled Jezero. Direction Ljubljana, la capitale slovène, entre trains de marchandises (voitures, bois), tags, forêts de pins et cours d'eau (sans parler des trains de marchandises taggués traversant des forêts de pins. Les montagnes s'éloignent.


Un train. Et quelques tags. Dans une gare.

Sac laissé à la consigne de la gare. Errance jusqu'au château qui domine la ville. Pas la moindre idée d'un endroit pour passer la nuit.

Le haut de Ljubljana.

Ljubljana est, je pense, ce que l'on appelle une capitale à taille humaine. Un château, un grand parc en bordure du centre, dans lequel la mode semble être de s'asseoir à côté de son vélo à l'ombre d'un arbre - ou d'y faire de la slackline, quelques petites places ombragées, une rivière, ce qu'il faut d'églises et de travaux, des bus et des passages piétons à compte à rebours.



Un peu d'eau entre des maisons.







Un des dragons du pont des Dragons...

Clichés de tous les médaillés olympiques slovènes dans le grand parc de la ville.

 Après un peu de prospection de prospectus à l'office du tourisme, je déniche un hostel un peu à l'écart du centre mais aux tarifs fort modiques.

S'en suit une exploration de la ville - s'y promener sous le soleil estival tout en mangeant des cerises achetées sur le marché n'est pas outrageusement désagréable - jusqu'au fameux parc où l'allée principale est remplie de photos de tous les médaillés olympiques slovènes (avant les JO de Barcelone en 1992, la Slovénie n'était pas un état indépendant).

Les slovènes seraient-ils des cousins éloignés des néerlandais et/ou des scandinaves ? La fréquence d'utilisation des vélos et le respect quasi religieux (à l'exception de quelques-uns des susnommés vélocipèdes) ne va pas à l'encontre de cette loufoque hypothèse...

Après une longue et intense enquête, il s'est avéré que la boisson jaune citron ressemblant à un soda qui peuplent les tables des caffés est en fait l'incarnation locale de ce fléau global qu'est la bière...

En regardant mes plans, ou plutôt leur absence à partir de là, l'impression que c'est maintenant que les choses amusantes commencent n'est pas vraiment loin. Et le lendemain ne démentira pas cette intuition...


Coucher de soleil, vu d'un dortoir au cinquième étage.

Mes collocs d'un soir sont deux et norvégiennes, touchant à la fin d'un périple de trois semaines - non sans casse, une a des béquilles - passant par le Danemark, l'Allemagne, l'Italie ou encore l'Autriche. Une sympathique conversation s'engagent, à propos d'études, de météos (l'éternel sujet de discussion) française et norvégienne et d'autres bricoles du même acabit.
Publié le 05/10/2013.

Jour 4 : en Croatie, escales prévues et halte improvisée, Zagreb, Plitvička Jezera et Zadar.

Départ de l'hostel vers 5h30. Il fait déjà jour et les rues sont loin d'être désertes.
Scène insolite en gare de Ljubljana, où à l'arrivée d'un train, les voyageurs descendent indifféremment des deux côtés, parfois au milieu des voies.








Dans un train direcion Zagreb et la Croatie, avec comme il se doit, des compartiments de six places, qui se vident et se remplissent d'individus aux degrés divers de somnolence.


 Au poste frontière de la ville croate de Dobova, la police croate succède à la police slovène pour un double contrôle d'identité ; la Croatie, alors depuis une poignée de jours dans l'Union Européenne, ne fait pas partie de l'espace de Schengen. Ce double contrôle d'identité (peu de cas est fait de ma carte d'identité française, qui intéresse beaucoup moins les dames et messieurs en uniforme que les passeports de mes compagnons du moment ; ils sembleraient que les relations diplomatiques entre la France et les pays slaves ne soient pas dans un état catastrophique), assortie d'une double (voire davantage) vérification des titres de transport sera désormais la norme jusqu'au retour dans la zone de libre-circulation européenne.

Un train. Coloré. Un peu.
Zagreb. De la gare ferroviaire à son homologue routière.

Très bref aperçu de la capitale croate, principalement de la grande artère peu piéto-phile reliant la maison des trains à celle des bus de ligne, après quelques explications glanées au poste d'informations touristiques de la gare.

Une fois le billet acheté, et après un peu d'attente (durant laquelle deux jeunes femmes essaient de convaincre les voyageurs d'acheter leurs créations), départ à 10h30 pour le parc national de Plitvička Jezera, et ses lacs (je vous laisse deviner la signification de jezera).
Une rivière, vue du bus.


Comme indiqué dans les guides, la mise en soute des bagages est payante (7 kunas, ce qui donne exactement 100 kunas en ajoutant le prix du billet, soit environ 13 euros).

Comme en France, nul n'attache sa ceinture, à l'exception du conducteur, qui accélère au orange et téléphone au volant. Comme en France.

C'est parti pour deux heures trente de trajet, dans une végétation verdoyante dès que l'on s'éloigne de la banlieue zagréboise (je crois y reconnaître des acacias, mais vu l'étendue de ma culture botanique, il y a fort à parier qu'on n'en pas trouve dans le pays). De nombreux arrêts ponctuent le voyage - cela évoque parfois un ramassage scolaire - et un monsieur se couvre l'épaule de son journal replié.

Arrivée à proximité de Plitvice. Après quelques cafouillages et hésitations - il y a plusieurs arrêts et plusieurs entrées avec une signalétique pas toujours optimale, le parc est là. Une des employées de l'accueil parle français, et répond aimablement et y mettant du sien (même si erronément à propos de l'existence d'un bus pour Gračac [ne me demandez pas comment ça se prononce, j'ai passé la journée à ne pas y arriver]). 80 kunas (en comptant une remise de 30 kunas pour les étudiants) pour accéder aux parcs, dans lequel on peut prendre les deux "lignes" de bateaux et le "petit train" de manière illimité.

S'en suit une visite express d'environ 3h30 avec dans l'optique d'attraper un bus (fantôme) pour récupérer ensuite un train de nuit pour retourner sur Zagreb.

Oh le joli train train !
Le parc des lacs de Plitvice est véritablement très joli, tant le paysage, le cadre environnant, que les lacs au bleu turquoise déconcertant, mais est très (trop ?) touristique. Tout est encadré, précisé au mètre près. De nombreux chemins sont aménagés en bois, la plupart des vacanciers présents sont habillés (et chaussés !) comme pour aller à la plage ; non sans raison, le parcours "standard" comprenant la montée en haut des lacs par le fameux petit train à roues, ci-contre, et la traversée en bateau du plus grand des lacs inférieurs (loin d'être désagréable).

Partant à contre-courant, des hordes de gens - dont de très nombreux francophones - se dressent face à moi dans ma quête des lacs supérieurs. Les poissons se déplacent également en troupeaux impressionnants et fréquents - je n'ai pas réperé de francophones mais peut-être est-ce faute d'avoir essayé...

Outre la couleur si particulière des étangs, la forêt est lumineuse - en particulier par rapport à celle du Triglav (même si les météos étaient fort différentes) et ses conifères.


En arrivant en haut, le truc bizarre du jour (enfin le deuxième) :

Parc national des lacs de Plitvice, Croatie.
Puisqu'il y a un "train", pourquoi ne pas le prendre pour redescendre ? Manque de bol, il vient de crever, assez dramatiquement, et le temps file. Une redescente assez frénétique interrompue par des prises précipitées de photos ainsi que par la romantique croisière évoquée plus haut se conclut par une abrupte remontée jusqu'à la station de bus, où j'apprends par le chauffeur qu'il n'y a pas d'arrêt à la ville où je comptais descendre.

Comme le suspens est à son paroxysme, trêve de palabres : profitez plutôt des lacs de Plitvice, pas trop trop moches. A vous de juger (en cliquant sur les photos si nécessaires) !

Une colline. Des arbres.
De l'eau (1).
De l'eau (2).
De l'eau (3).
De l'eau (4).
De l'eau (5).
De l'eau (6).
De l'eau (7). Et des fleurs. Et le ciel.
De l'eau (8). Et des arbres.

De l'eau (9).
De l'eau (10). Qui tombe.
Quelques mots échangés avec deux compatriotes se rendant à Zadar, sur la côté dalmate et, ne souhaitant pas passer la nuit à errer dans cette immense forêt au milieu de nulle part, je monte dans le même bus qu'elles.
Accueil peu aimable, et non anglophone. Une fois qu'on a payé, cela va étrangement un peu mieux. Ils sont deux, le chauffeur - qui conduit (!) - et son homme de main - qui jette les bagages dans la soute, fait payer et les annonces. Peu après que je suis montée, un policier - en uniforme et avec un sac adidas sur le dos, descend du bus [random fact powaa'].

Quelque part entre Plitvice et Zadar (1). Dans un bus.

Quelque part entre Plitvice et Zadar (2). Dans un bus.
 Quelques deux heures plus tard, ayant traversé des paysages largement dénués de vie humaine, y compris à quelques kilomètres de Zadar, voilà la gare routière.


Un (tout petit) peu perdue - essayer de trouver un hostel, un camping ? - je suis abordée à la descente du bus par plusieurs personnes me proposant des chambres à louer (une fois de plus, le Routard n'avait pas tout faux). Je commence par refuser lorsque consultant un plan de la ville, une femme m'accoste dans un anglais compréhensible. Je la suis chez elle, à quelques minutes à pieds des gares (très peu de trains circulent ici, terminus de la ligne Knin-Zadar, trois aller-retours par jour). Elle me montre une salle de bains, une cuisine et une petite chambre, pour 120 kunas la nuit, et m'indique comment me rendre à la plage (ce que je ne réussirai à faire que le lendemain matin) et les choses à voir au centre ville.


Entrée de la vieille ville de Zadar.

La vieille ville fortifiée de Zadar est remplie de rues étroites et de ruelles pittoresques pour l'oeil aiguisé du touriste, et est très touristique, avec néanmoins un certain cachet.

De multiples voix françaises se font entendre, non que cela soit incompréhensible : les conditions climatiques n'ont pas exactement l'air affreuse, le cadre n'est pas vraiment horrible, on peut s'y baigner, y prendre le bateau pour les îles faisant face à la ville, et la vie n'y semble pas atrocement chères - tarif standard pour une boule de glace et une part de pizza conséquente : 17 kunas, moins de 2,5 euros. De nombreuses boutiques ouvertes de 7 heures jusqu'à 22 ou 23 heures.


Quelques vieilleries.
La mer sous le soleil couchant.
Des nuages sur le soleil couchant.
Un port, après que le soleil est couché. A peine 21 heures.



Mars.
Coloré et clignotant. La fiesta quoi !
Le soir, beaucoup de monde en bord de mer, où se trouvent quelques "attractions", de la "musique" sortant d'orifices à même les dalles du bord de mer - probablement un jeu de vent et de tuyaux - et une représentation du système solaire - probablement assez récente si on considère que je n'ai pas trouvé Pluton (ou très possiblement c'est simplement que je n'ai pas cherché suffisamment loin) - éclairée par de la lumière emmagasinée dans la journée et propagée selon une coloration mouvante très disco.


Traversée de la ville au juché et retour tranquille jusqu'à ma chambre d'un soir, après le troisième événement improbable du jour : croiser quelqu'un que je "connais" en bord de mer, à Zadar. Un ancien professeur de sport qui ne m'a (heureusement) pas reconnue...
Publié le 13/11/2013.